• L'homme supérieur est celui qui se fuit soi-même pour obtenir la compagnie de son Seigneur.
  • La vraie liberté n'est ni politique, ni économique, ni sociale. La vraie liberté est spirituelle.
  • Nous sommes les témoins du dépérissement du spirituel, alors que le matériel a depuis longtemps formé son propre système organique, qui est même devenu le fondement de notre vie sclérosée et menacée de paralysie. Tout le monde voit bien que le progrès matériel n'apporte pas aux hommes le bonheur. Mais néanmoins, tels des fanatiques, nous continuons à en multiplier les performances. Ce faisant, nous en sommes arrivés à la situation évoquée dans Stalker : le présent se confond avec le futur, en ce sens que le présent renferme tous les prémisses de l'inévitable catastrophe que nous réserve le proche avenir, ce dont nous avons pleinement conscience, tout en étant incapables de l'éviter.
    Le Temps scellé, éd. Philippe Rey
  • Les fruits de la pratique spirituelle - la sérénité, la vigilance, la clarté de l'esprit - et ses manifestations extérieure - la bonté, le non-attachement, la patience - relèvent plus de la preuve que de la croyance.
  • L'homme est issu du sacrifice, il est donc fils du religieux.
    Achever Clausewitz, éd. Carnets Nord
  • Tout lieu où des gens vivent, souffrent, endurent, est un lieu saint.
  • Ce n'est pas par haine et par dégoût du corps qu'il faudra se détacher des choses sensibles. Celles-ci ne sont pas mauvaise en elles-mêmes. Mais le souci qu'elles nous causent nous empêche de faire attention à la vie spirituelle dont nous vivons inconsciemment.
    Plotin ou la simplicité du regard, éd. Gallimard
  • La vie spirituelle dont vit sans cesse notre vrai moi constitue un niveau de tension et de concentration qui est supérieur au niveau propre à notre conscience. Même si nous nous haussons à ce niveau, nous ne pouvons nous y maintenir. Et lorsque nous l'atteignons, nous ne prenons pas conscience de notre moi supérieur, nous perdons plutôt conscience de notre moi inférieur.
    Plotin ou la simplicité du regard, éd. Gallimard
  • Si le monde spirituel est en nous, il est aussi en dehors de nous ; s'il suffit de savoir regarder en nous pour le découvrir, il suffit de savoir regarder hors de soi pour l'apercevoir derrière les apparences. À la métamorphose du regard intérieur répondra la métamorphose de la vision sensible.
    Plotin ou la simplicité du regard, éd. Gallimard
  • La spiritualité de Plotin est essentiellement lumineuse et sereine. C'est dans la paix et la douceur que l'âme plotinienne « retranche toutes choses » et qu'elle devient ainsi une pure capacité de réception, attendant d'être envahie par la présence du Bien qui est toujours déjà présent.
    Plotin ou la simplicité du regard, éd. Gallimard
  • Par la pratique des vertus, l'âme peut s'élever à nouveau jusqu’à l'Esprit, c'est-à-dire jusqu'à une vie purement spirituelle. Arrivée à cette perfection, la vertu devient sagesse, elle devient un état stable, à partir duquel l'âme pourra être de nouveau disposée à l'Union divine.
    Plotin ou la simplicité du regard, éd. Gallimard
  • Lorsqu'un certain degré de pureté intérieure est atteint, lorsque la contemplation est devenue continue, lorsque le regard a été purifié et qu'il est devenu comme lumineux, l'attention à l'Esprit n'exclut pas l'attention à autrui, au monde, au corps lui-même. C'est par une même disponibilité, une même attente amoureuse, que l'on est présent à la fois à l'Esprit et aux autres. Cette attention, c'est la douceur. Le regard, transformé, perçoit, brillant sur toute chose, la grâce qui manifeste Dieu.
    Plotin ou la simplicité du regard, éd. Gallimard
  • Sans doute est-ce nous mystifier nous-mêmes, que d'ignorer notre conditionnement matériel, psychologique ou sociologique. Mais il y a une mystification, tout aussi tragique, bien que plus subtile, à s'imaginer que la vie humaine se réduit à ses aspects analysables, mathématisables, quantifiables ou exprimables.
    Plotin ou la simplicité du regard, éd. Gallimard
  • Ne peut on découvrir l'indicible, le mystérieux, le transcendant, l'Absolu peut-être, dans la richesse inépuisable du moment présent et dans la contemplation de la réalité la plus concrète, la plus banale, la plus quotidienne, la plus humble, la plus immédiate, et ne peut-on y pressentir la Présence toujours présente ? « Retranche toutes choses », disait Plotin. Mais, dans une vivante contradiction, ne faudrait-il pas dire aussi : « Accueille toutes choses » ?
    Plotin ou la simplicité du regard, éd. Gallimard
  • Comment ce monde-ci pourrait-il exister s'il était séparé du monde spirituel ?
    Ennéades, II, 9, 16, 11