• Ce qui fait le mérite d'un livre, ce ne sont pas ses qualités ou ses défauts. Il tient tout entier en ceci : qu'un autre que son auteur n'aurait pu l'écrire.
    Propos d'un jour (1947)
  • Les hommes ont inventé le livre pour soulager leur mémoire. Ce qu'ils déposent dans les livres, c'est ce qu'ils veulent conserver.
  • Ma vie fut principalement aux livres. J'en ai écrit, publié, détruit, lu, aimé…
  • Un livre c'est la naissance d'un voyage, le tracé d'un itinéraire.
    Harrouda
  • Les livres sont des amis, rarement encombrants, toujours là, bien sages, sans réticence, sans faire de bruit ; je tends la main et un des livres s'ouvre, il m'emmène loin, je lis et je rêve, je lis et je voyage. Je ne conçois pas une maison sans livres. Même en prison, je sais qu'il y a des livres. Alors, les livres c'est comme ma respiration. Quand un livre a été mal fagoté, mal écrit ou écrit sans passion, bref un livre inutile, il faut le mettre hors de la maison, dans la cave par exemple, mais j'ai du mal à m'en débarrasser. Vive les livres, et surtout ceux qui nous apportent la poésie dont nous avons besoin pour vivre et ne pas totalement désespérer.
  • Le libraire est l'ami du livre ; pas de tous les livres, mais de ceux qu'il considère assez pour les transmettre aux lecteurs.
    Éloge de l'amitié
  • Les traducteurs sont des corsaires. […] Quel est le travail du corsaire ? Quand un bateau étranger lui plaît, il l'arraisonne. Jette l'équipage à la mer et le remplace par des amis. Puis hisse les couleurs nationales au sommet du plus haut mât. Ainsi fait le traducteur. Il capture un livre, en change tout le langage et le baptise français. Vous n'avez jamais pensé que les livres étaient des bateaux et les mots leur équipage ?
    Deux étés, éd. Fayard
  • Le savoir est l'arme le plus efficace contre les tyrans. La preuve : ils brûlent toujours tous les livres.
    Les Chevaliers du Subjonctif, éd. Stock
  • Ceux qui aiment ardemment les livres constituent, sans qu'ils le sachent, la seule société secrète exceptionnellement individualisée. La curiosité de tout et une dissociation sans âge les rassemblent sans qu'ils se rencontrent jamais.
  • Le livre est un morceau de silence dans les mains du lecteur. Celui qui écrit se tait. Celui qui lit ne rompt pas le silence.
    Petits traités
  • J'aime les livres. J'aime leur monde. J'aime être dans la nuée que chacun d'eux forme, qui s'élève, qui s'étire. J'aime à en poursuivre la lecture. J'éprouve de l'excitation à en retrouver le poids léger et le volume dans l'intérieur de la paume. J'aime vieillir dans leur silence, dans la longue phrase qui passe sous les yeux.
    L'Homme aux trois lettres, éd. Grasset
  • J'ai cherché dans tout l'univers le repos et je ne l'ai trouvé nulle part ailleurs que dans un coin avec un livre.
    Les ombres errantes, éd. Grasset
  • J'aime ce qui me nourri : le boire, le manger, les livres.
  • L'Histoire divorce de la Science, épouse l'Art, et ils font un enfant nommé Roman.
    Le livre de la déraison souriante, éd. Albin Michel
  • Tout livre est l'image d'une solitude. C'est un objet tangible, qu'on peut ramasser, déposer, ouvrir et fermer, et les mots qui le composent représentent plusieurs mois, sinon plusieurs années de la solitude d'un homme.
    L'invention de la solitude, éd. Actes Sud