• On peut, si on veut, ramener tout l'art de vivre à un bon usage du langage.
  • Les Français croient qu'ils parlent bien le français parce qu'ils ne parlent aucune langue étrangère.
  • L'argot, c'est la langue des ténébreux.
  • Apprendre plusieurs langues médiocrement, c'est le fruit du travail de quelques années. Parler purement et éloquemment la sienne est le travail de toute la vie.
  • Notre langue, avec ses maudits verbes auxiliaires, est fort peu propre au style lapidaire.
  • Les langages, à mon gré, sont comme les gouvernements : les plus parfaits sont ceux où il y a le moins d'arbitraire.
  • Ce qui n'est pas exprimé reste dans le cœur et peut le faire éclater.
  • L'homme est homme en tant qu'il est celui qui parle.
  • Le langage est la maison de l'Être. Dans son abri, habite l'homme. Les penseurs et les poètes sont ceux qui veillent sur cet abri.
    Lettre sur l'Humanisme (1947)
  • Les limites de mon langage signifie les limites de mon univers.
  • La philosophie est une lutte contre la manière dont le langage ensorcelle notre intelligence.
  • Bien souvent, c'est par le langage que l'autre s'altère ; il dit un mot différent, et j'entends bruire d'une façon menaçante tout un autre monde, qui est le monde de l'autre.
  • Dès qu'elle est proférée, la langue entre au service d'un pouvoir.
  • La langue, comme performance de tout langage, n'est ni réactionnaire, ni progressiste ; elle est tout simplement fasciste ; car le fascisme, ce n'est pas d'empêcher de dire, c'est d'obliger à dire.
    Colloque de Cerisy (1977)
  • Le langage est une peau : je frotte mon langage contre l'autre. C'est comme si j'avais des mots en guise de doigts, ou des doigts au bout de mes mots. Mon langage tremble de désir.
    Fragments d'un discours amoureux, éd. Le Seuil