• Écrire seulement sur les choses qu'on aime. Écrire pour lier ensemble, pour ramasser les morceaux de la beauté, et ensuite recomposer, reconstruire cette beauté.
  • [Écrire] est bien une folie parce que c'est contraire à toutes les règles de la bienséance et de l'efficacité, et de la vie de tout le monde. Écrire, ça implique qu'on ne vit pas comme tout le monde. En même temps - et c'est peut-être une part de ma folie -, c'est croire en la liberté. Je suis persuadé qu'on est libre. Écrire, c'est une façon d'exprimer cette liberté.
    Ailleurs, entretiens sur France Culture avec Jean-Louis Ezine, éd. Arléa
  • [...] écrire et voler c'est un peu la même chose : quand on monte dans ces avions [...], on oublie complètement le passage du temps. On oublie tout ce qui est accessoire dans la vie quotidienne : ces choses auxquelles on s'accroche, ou qui vous accrochent et vous égratignent, et qui n'ont aucune importance. Quand on vole, en effet, on a cette impression plus vaste et plus large, et on respire mieux.
    Ailleurs, entretiens sur France Culture avec Jean-Louis Ezine, éd. Arléa
  • Pour moi, l'idéal de l'écriture, c'est écrire sans savoir où l'on va, en laissant les choses se faire d'elles-mêmes, sans aucun plan - même pour un essai ; écrire en jetant des phrases, en les regardant s'ajouter les unes aux autres et, ensuite, regarder la page, avec tous les blancs que l'écriture a laissés un peu partout - parce qu'une page écrite, c'est plein de blancs, c'est très curieux.
    Ailleurs, entretiens sur France Culture avec Jean-Louis Ezine, éd. Arléa
  • Écrire sans être lu, ce doit être très décourageant, et très difficile. Je crois qu'un écrivain a foncièrement besoin qu'on le lise et qu'on lui dise : "Non, ça ne va pas" ; ou bien : "Ah oui, ça, j'ai bien aimé, mais pas le reste". N'importe quoi, mais qu'on lui dise quelque chose.
    Ailleurs, entretiens sur France Culture avec Jean-Louis Ezine, éd. Arléa
  • Il faut continuer de regarder le monde avec humour, avec une chanson aux lèvres. Je ne suis pas obsédé par l'approche de la mort, mais j'ai l'impression que tant que j'aurai un crayon en main, je ne mourrai pas, je serai éternel…
    Boomerang, France Inter, 24 novembre 2020
  • Une phrase n'est bien construite que si elle est écrite de telle manière que personne ne remarque qu'elle a été construite.
  • J'écris parce que j'ai dès mon enfance éprouvé le besoin de m'exprimer et que je ressens un malaise quand je ne le fais pas.
  • J'écris l'après-midi un premier jet du chapitre du lendemain. Et alors, le lendemain matin à six heures, je suis à ma machine et là je tape le roman.
  • Je cherche un style, non seulement neutre, mais un style qui colle à la pensée de mon personnage à ce moment-là. Le style doit suivre tout le temps, changer à mesure que pense mon héros
    Entretien avec Roger Stéphane
  • Je me couche, je dors. Je rêve. Mes personnages grandissent en moi, sans mon concours. Bientôt, ils ne m'appartiennent plus, ils ont leur vie propre. Le lendemain et les jours suivants, je n'ai plus qu'à me faire leur historien.
  • L'homme est un tout, avec un corps, au milieu d'un univers dont la couleur change, dont le poids, les odeurs changent. Selon l'état de cet univers, l'homme évolue, ses réactions diffèrent, et c'est cela que j'essaie de rendre.
    Entretien avec A. Parinaud (1955)
  • Si je connaissais la fin du roman, je ne l'écrirais pas.
    Entretien (1955)
  • Comment croire ceux qui disent écrire pour eux, les mots ont toujours une destination, ils aspirent à un autre regard. Écrire pour soi, serait comme faire sa valise pour ne pas partir.
    Le mystère Henri Pick, éd. Gallimard
  • Se perdre dans l'écriture, se perdre dans la passion sont sûrement deux choses qui définissent ma vie.
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