Raoul Vaneigem, né le 21 mars 1934, est un écrivain et philosophe belge. Figure majeure du mouvement situationniste, il a contribué de manière significative à l'élaboration de sa théorie critique aux côtés de Guy Debord. En 1967, il publie son œuvre la plus célèbre, Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations, qui devient un texte fondamental pour le mouvement de Mai 68. Formé en philologie romane à l'Université libre de Bruxelles, Raoul Vaneigem rejoint l'Internationale situationniste en 1961 et y reste jusqu'en 1970. Sa pensée, influencée par le marxisme et l'anarchisme, développe une critique radicale de la société de consommation et prône une révolution de la vie quotidienne. Après sa rupture avec les situationnistes, il poursuit son travail théorique en explorant des thèmes comme l'autogestion, l'hédonisme révolutionnaire et la résistance à la marchandisation.
  • Nous ne voulons pas d'un monde où la certitude de ne pas mourir de faim s'échange contre le risque de mourir d'ennui.
  • Quand la paresse ne nourrira plus que le désir de se satisfaire, nous entrerons dans une civilisation où l'homme n'est plus le produit d'un travail qui produit l'inhumain.
    La Paresse, éd. du Centre Pompidou
  • Quand il s'agit de ne rien faire, la première idée, n'est-elle pas que la chose va de soi ? Hélas, dans une société où nous sommes sans relâche arrachés à nous-mêmes, comment aller vers soi sans encombre ? Comment s'installer sans effort en cet état de grâce où ne règne plus que la nonchalance du désir.
    La Paresse, éd. du Centre Pompidou
  • Il n'y a ni bon ni mauvais usage de la liberté d'expression, il n'en existe qu'un usage insuffisant.
    Rien n'est sacré, tout peut se dire, éd. La Découverte
  • Aucune idée n'est irrecevable, même la plus aberrante, même la plus odieuse.
    Rien n'est sacré, tout peut se dire, éd. La Découverte
  • Autorisez toutes les opinions, nous saurons reconnaître les nôtres.
    Rien n'est sacré, tout peut se dire, éd. La Découverte
  • Nous en avions vu certains se revendiquer du slogan « Ne travaillez jamais ! » pour rentabiliser leur droit à la paresse en faisant travailler les autres. Le capitalisme spéculatif et financier réussit à faire mieux : il dévalorise l'activité utile et valorise l'inutilité lucrative.
    Entre le deuil du monde et la joie de vivre, éd. Verticales
  • L'école a été, avec la famille, l'usine, la caserne et accessoirement l'hôpital et la prison, le passage inéluctable où la société marchande infléchissait à son profit la destinée des êtres que l'on dit humains.
    Avertissement aux écoliers et lycéens, éd. Mille et une nuits
  • L'école est au centre d'une zone de turbulence où les jeunes années sombrent dans la morosité, où la névrose conjuguée de l'enseignant et de l'enseigné imprime son mouvement au balancier de la résignation et de la révolte, de la frustration et de la rage. Elle est aussi le lieu privilégié d'une renaissance. Elle porte en gestation la conscience qui est au cœur de notre époque : assurer la priorité au vivant sur l'économie de survie.
    Avertissement aux écoliers et lycéens, éd. Mille et une nuits
  • On est au-dessous de toute espérance de vie tant que l'on est en deçà de ses capacités.
    Avertissement aux écoliers et lycéens, éd. Mille et une nuits