Pier Paolo Pasolini ( - ) est un écrivain, scénariste et metteur en scène italien. Intellectuel engagé et provocateur, il s'installe à Rome où il découvre l'univers des banlieues populaires qui inspirera ses premiers romans, "Les Ragazzi" (1955) et "Une vie violente" (1959). Au cinéma, il réalise des œuvres marquantes comme "Accattone" (1961), "L'Évangile selon saint Matthieu" (1964), et "Théorème" (1968). Ses films, souvent controversés, dénoncent la société de consommation et défendent les marginaux.
Pasolini est également essayiste et journaliste polémique. Il meurt assassiné dans des circonstances troubles sur la plage d'Ostie, près de Rome.
  • Toute discrimination est non historique et inhumaine. Il n'existe rien de plus aberrant que le racisme.
    Dialogue 1950-1955
  • Pour être poète, il faut du temps : bien des heures de solitude, seul moyen pour que quelque chose se forme, vice, liberté, pour donner style au chaos.
    La religion de mon temps, éd. Payot & Rivages
  • La vérité ne se trouve pas dans un seul rêve mais dans beaucoup de rêves.
  • La culture est une résistance à la distraction.
  • L'histoire c'est la passion des fils qui voudraient comprendre les pères.
  • Les biens superflus rendent la vie superflue.
  • Pécher n'est pas faire le mal. Le vrai péché, c'est de ne pas faire le bien.
    À un pape dans La Religion de mon temps (1958)
  • Le refus a toujours constitué un rôle essentiel. Les saints, les ermites, mais aussi les intellectuels. Le petit nombre d’hommes qui ont fait l’Histoire sont ceux qui ont dit non, et non les courtisans et les valets des cardinaux.
    La Stampa, 8 novembre 1975
  • Dans le football il y a des moments exclusivement poétiques : il s'agit des moments où survient l'action qui mène au but. Chaque but est toujours une invention, il est toujours une perturbation du code : il a toujours quelque chose d'inéluctable, de fulgurant, de stupéfiant, d'irréversible. C'est précisément ce qui se passe aussi avec la parole poétique. Le meilleur buteur d'un championnat est toujours le meilleur poète de l'année.
    Il Giorno, 3 janvier 1971
  • Quand il ne restera plus rien du monde classique, quand tous les paysans et les artisans seront morts, quand l'industrie aura fait tourner sans répit le cycle de la production et de la consommation, alors notre histoire sera finie.
    La Rabbia, 1963
  • [...] La responsabilité de la télévision est énorme, non pas, certes, en tant que moyen technique, mais en tant qu’instrument de pouvoir et pouvoir elle-même. Car elle n'est pas seulement un lieu à travers lequel circulent les messages, mais aussi un centre d'élaboration de messages. Elle constitue le lieu où se concrétise une mentalité qui, sans elle, ne saurait où se loger. C'est à travers l'esprit de la télévision que se manifeste concrètement l'esprit du nouveau pouvoir. Nul doute (les résultats le prouvent) que la télévision soit autoritaire et répressive comme jamais aucun moyen d'information au monde ne l'a été.
    Corriere della Sera, 9 décembre 1973
  • L'écroulement du passé implique celui du présent. La vie est un amas de ruines insignifiantes et ironiques.
  • Mon indépendance qui est ma force, induit ma solitude, qui est ma faiblesse.
  • Ne te laisse pas tenter par les champions du malheur, de la hargne stupide, du sérieux joint à l'ignorance. Sois joyeux.
  • Quelle est la véritable victoire ? Celle qui fait battre les mains ou celles qui fait battre les cœurs.