Philippe Jaccottet (30 juin 1925 - 24 février 2021) est un écrivain, poète, critique littéraire et traducteur suisse vaudois, naturalisé français en 1950. Après avoir fait des études de lettres à Lausanne, il s'installe à Paris en 1946 et commence à travailler comme traducteur. En 1953, il publie son premier recueil poétique intitulé "L'Effraie et autres poèmes" et s'installe en Provence. Philippe Jaccottet devient célèbre pour ses traductions d'écrivains allemands et italiens, dont Rilke, Hölderlin, Thomas Mann et Ungaretti. Sa poésie, marquée par un style épuré et lyrique, aborde des sujets comme la nature, le passage du temps et la mort. Parmi ses œuvres les plus significatives, on peut citer "Airs" (1963), "À la lumière d'hiver" (1977) et "La Clarté Notre-Dame" (2021). Il remporte le Prix Goncourt de la poésie en 2003. Crédit photo : Erling Mandelmann
  • Quand on vieillit, le regard se fait myope. On rêve moins. On devient plus avide et plus avare. On vieillit quand on commence à se retourner.
    À travers un verger, éd. Gallimard
  • La grande question pour qui s'entête à écrire : comment mettre les mots à l'épreuve, comment faire pour qu'ils contiennent le pire même quand ils sont lumineux, la pesanteur quand la grâce les porte ?
  • Tel est le monde. Nous ne le verrons pas très longtemps : juste assez pour en garder ce qui scintille et va s'éteindre.
  • La certitude est la chose au monde qui m'est la plus étrangère.
    La Semaison, éd. Gallimard
  • Comment se fait-il que nous puissions fermer les yeux et garder en nous le visible ? Et ne nous serait-il pas permis, et même intimé, de faire comme l'anémone qui se referme, au soir, sur ce qu'elle a absorbé de jour, et se rouvre le lendemain un peu plus grande ?
  • On peut encore à tout moment modifier la vie avec beaucoup d'attention et de douceur.
  • Je ne voudrais être rien d'autre qu'un homme qui arrose son jardin et qui, attentif à ces travaux simples, laisse pénétrer en lui ce monde qu'il n'habitera pas longtemps.
  • Je voudrais ne pas vieillir, mais simplement mûrir de toutes mes années.
    L'Effraie et autres poésies, éd. Gallimard
  • Je ne peindrai qu'un arbre qui retient dans son feuillage
    Le murmure doré d'une lumière de passage.
    Poésie 1946-1967
  • Même sédentaires, même casaniers, nous ne sommes jamais que des nomades. Le monde ne nous est que prêté.
    À travers un Verger, éd. Fata Morgana
  • Les larmes quelquefois montent aux yeux comme d'une source. Elles sont la brume sur les lacs, un trouble du jour intérieur, une eau que la peine a salée.
  • Encore qu'aujourd'hui, la folie du monde soit si patente qu'il devient de plus en plus malaisé de lui opposer autre chose qu'une autre folie.
    La Semaison, éd. Gallimard
  • Tout livre digne de ce nom s'ouvre comme une porte ou une fenêtre.
  • Cette sorte de sourire que sont parfois aussi les fleurs, au milieu des herbes graves.