10 citations de Nina Bouraoui
Nina Bouraoui, née le 31 juillet 1967, est une écrivaine française. Fille d'un père algérien et d'une mère française, elle grandit en Algérie jusqu'à ses 14 ans avant de déménager en France. Son premier roman, La Voyeuse interdite, sorti en 1991, remporte le Prix du Livre Inter, la faisant connaître sur la scène littéraire. Par la suite, elle écrit plusieurs romans, tels que Garçon manqué (2000), Mes mauvaises pensées (Prix Renaudot 2005), et plus récemment Satisfaction (2021). Son travail, largement inspiré de sa vie, aborde les thèmes de l'identité, du genre, de la sexualité et de la double culture franco-algérienne. Son style, à la fois poétique et percutant, se distingue par une forte intensité émotionnelle. Nina Bouraoui collabore également avec des musiciens, notamment pour composer des paroles de chansons. Crédit photo : SophiePM
- Genre : Femme
- Nationalité : Française
- Profession : Écrivaine
- Date de naissance : 31 juillet 1967
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L'amour est imprévisible. Il survient quand on ne l'espère plus, disparaît alors qu'on le jugeait acquis. Il est sans prise et sans durée, sinon celle que l'on veut bien lui prêter. Il est cruel. Il y est souvent question de sacrifice. Je ne crois pas que l'on puisse mourir d'amour, mais sa perte nous éteint et nous devenons sans lui des pierres sèches, grises.
Beaux Rivages, éd. JC Lattès
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Perdre un père, c'est perdre une partie de son toit. Si l'on compare la vie à une maison, la mienne est à demi à l'air libre.
Grand Seigneur, éd. JC Lattès
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Avant j'écrivais dans ma tête, puis j'ai eu les mots, des spirales de mots, je m'en étouffais, je m'en nourrissais ; ma personne s'est formée à partir de ce langage, à partir du langage qui possède.
Mes mauvaises pensées, éd. Gallimard
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Je rêve d'un livre de transformation, qui m'aurait suivie depuis mon enfance, je rêve d'un album, je rêve d'un almanach ; je dois tout écrire pour tout retenir, c'est ma théorie de l'écriture qui saigne.
Mes mauvaises pensées, éd. Gallimard
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L'écriture est aussi une prison, je dois la justifier, je dois la réparer, je dois la supplier quand elle ne vient pas, quand elle est mauvaise. Je suis folle d'écriture parce qu'elle ferme la petite enfance. C'est ce passage que je recherche, la première phrase écrite, le roman avant le roman. Je pourrais parler d'une écriture physique, comme ce peintre qui peint avec son sang pour le rouge puis le noir de ses tableaux. C'est encore l'écriture qui saigne. Je refuse d'écrire à partir de la mort ou de la méchanceté, j'écris à partir de la vie, à partir de l'amour.
Mes mauvaises pensées, éd. Gallimard
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Souvent, je préfère lire au lieu d'écrire, parce que la lecture m'arrache au réel, tandis que l'écriture – mon écriture – m'oblige à m'y tenir au plus près.
Mes mauvaises pensées, éd. Gallimard
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Le rap me fait pleurer, parce qu’il tient sur la voix, sur les mots.
Mes mauvaises pensées, éd. Gallimard
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Je crois à un livre qui informerait son auteur sur lui, au fur et mesure de son élaboration, ce serait un livre surnaturel, je crois aussi à un livre que me donnerait mon père quand il revient d'Alger, quand il revient du séisme, quand il revient de lui.
Mes mauvaises pensées, éd. Gallimard
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L'art d'écrire ressemble à l'art d'aimer, dans sa grâce, dans ses abîmes et dans l'espoir qu'il fait naître.
Le désir d'un roman sans fin, éd. JC Lattès
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L'écriture, c'est mon vrai pays, le seul dans lequel je vis vraiment, la seule terre que je maîtrise.
Écrire, c'est retrouver ses fantômes, Dominique Simonnet, L'Express, 31 mai 2004