Jean-Luc Godard (3 décembre 1930 - 13 septembre 2022) est un réalisateur, scénariste, dialoguiste et acteur franco-suisse. Critique aux Cahiers du Cinéma dans les années 1950, il réalise son premier long-métrage, "À bout de souffle" (1960), qui révolutionne le cinéma par son style novateur. Godard enchaîne les films marquants comme "Le Mépris" (1963) et "Pierrot le fou" (1965). Son œuvre, caractérisée par l'expérimentation formelle et la réflexion politique, influence profondément le cinéma mondial. Dans les années 1970, il s'oriente vers un cinéma plus radical et militant. Il revient au cinéma grand public avec "Sauve qui peut (la vie)" (1980), tout en poursuivant ses explorations formelles. Crédit photo : Gary Stevens
  • Le cinéma, c'est l'enfance de l'art.
    Jean-Luc Godard par Jean-Luc Godard, Alain Bergala, Jean-Luc Godard, éd. Cahiers du cinéma
  • Il y a plusieurs façons de faire un film. Comme Jean Renoir et Robert Bresson qui font de la musique. Comme Sergueï Eisenstein qui faisait de la peinture. Comme Stroheim qui écrivait des romans parlant à l'époque du muet. Comme Alain Resnais qui fait de la peinture. Et comme Socrate, je veux dire Rossellini, qui fait de la philosophie. Bref, le cinéma peut être à la fois tout, c'est-à-dire juge et partie.
    Jean-Luc Godard par Jean-Luc Godard, Alain Bergala, Jean-Luc Godard, éd. Cahiers du cinéma
  • Il y a, en gros, deux genres de cinéastes. Ceux qui marchent dans la rue la tête baissée et ceux qui marchent la tête haute. Les premiers, pour voir ce qui se passe autour d'eux, sont obligés de relever souvent et soudain la tête, et de la tourner tantôt à gauche, tantôt à droite, embrassant d'une série de coups d'œil le champs qui s'offrent à leur vue. Ils voient. Les seconds ne voient rien, ils regardent, fixant leur attention sur le point précis qui les intéresse. Lorsqu'ils tourneront un film, le cadrage des premiers sera aéré, fluide (Rosselini), celui des seconds serrés au millimètre (Hitchcock). On trouvera chez les premiers un découpage sans doute disparate mais terriblement sensible à la tentation du hasard (Welles), et chez les seconds des mouvements d'appareils, non seulement d'une précision inouïe sur le plateau, mais qui ont leur propre valeur abstraite de mouvement dans l'espace (Lang). Bergman ferait plutôt partie du premier groupe, celui du cinéma libre. Visconti, du second, celui du cinéma rigoureux.
    Les années cahiers, éd. Flammarion
  • Charlie Chaplin est au-dessus de toute éloge, puisqu'il est le plus grand.
    Jean-Luc Godard par Jean-Luc Godard, Alain Bergala, Jean-Luc Godard, éd. Cahiers du cinéma
  • Le cinéma n’est pas à l’abri du temps. Il est l’abri du temps.
    Histoire(s) du cinéma
  • Contrairement aux idées reçues, on voit qu'il n'y a pas de belles mises en scène sans un beau scénario. Platon disait que la beauté est la splendeur de la vérité. [...] Chaque image est belle, non parce qu'elle est belle en soi [...] mais parce qu'elle est la splendeur du vrai.
    Les Bizarreries de la pudeur, Les Cahiers du cinéma n°8 (1952)
  • Je crois qu'on n'arrive à bien parler que quand on a renoncé à la vie pendant un certain temps. C'est presque le prix.
    Vivre sa vie (1962)
  • Le cinéaste pense avec les yeux et les oreilles, le peintre avec les mains. La littérature est un refuge. Elle approfondit la vision du monde.
  • Tout le monde aura besoin d'un interprète pour comprendre les mots issus de sa propre bouche.
  • La solitude n'est pas l'isolement. Il y a les autres en soi.
  • La littérature est un refuge. Elle a approfondi ma vision du monde. Les livres m'ont dit des choses que ne me disaient pas les vivants.
  • Il y a le visible et l'invisible. Si vous ne filmez que le visible, c'est un téléfilm que vous faites.
  • Je ne veux parler que de cinéma, pourquoi parler d'autre chose ? Avec le cinéma on parle de tout, on arrive à tout.
  • Quand on va au cinéma, on lève la tête. Quand on regarde la télévision, on la baisse.
  • Le cinéma fabrique des souvenirs, alors que la télévision fabrique de l’oubli.