• L'origine de la civilisation est dans la barbarie et même encore le barbare est avant tout l'homme libre.
  • Un écrivain, c'est quelqu'un qui a le luxe, la chance - ou, parfois, le désespoir - de pouvoir noter ses gestes inutiles, ses pensées inutiles - en plus des autres ! - et d'arriver parfois à en faire quelque chose qui tienne debout.
    Ailleurs, entretiens sur France Culture avec Jean-Louis Ezine, éd. Arléa
  • Pour moi, l'idéal de l'écriture, c'est écrire sans savoir où l'on va, en laissant les choses se faire d'elles-mêmes, sans aucun plan - même pour un essai ; écrire en jetant des phrases, en les regardant s'ajouter les unes aux autres et, ensuite, regarder la page, avec tous les blancs que l'écriture a laissés un peu partout - parce qu'une page écrite, c'est plein de blancs, c'est très curieux.
    Ailleurs, entretiens sur France Culture avec Jean-Louis Ezine, éd. Arléa
  • Faire des pots, tisser des trames, vanner ou simplement vivre selon les rythmes agraires, c'est-à-dire produire et non pas représenter, c'est ce que peut faire l'écrivain avec les mots, s'il possède ces mots.
  • C'est la paradis des écrivains, l'imagination pure.
    Ailleurs, entretiens sur France Culture avec Jean-Louis Ezine, éd. Arléa
  • J'aurais aimé être dessinateur de bandes dessinées. C'est ça qui me plaisait vraiment. Parce que, dans la bande dessinée, il y a la littérature, les mots, donc - vous pouvez dire des choses très bien dans les bulles de bandes dessinées -, et puis il y a le dessin, qui permet d'échapper aux mots chaque fois que vous en avez envie. C'est vraiment une fusion. Je crois que les arts qui réalisent une fusion entre deux ou trois éléments sont particulièrement accomplis.
    Ailleurs, entretiens sur France Culture avec Jean-Louis Ezine, éd. Arléa
  • Écrire sans être lu, ce doit être très décourageant, et très difficile. Je crois qu'un écrivain a foncièrement besoin qu'on le lise et qu'on lui dise : "Non, ça ne va pas" ; ou bien : "Ah oui, ça, j'ai bien aimé, mais pas le reste". N'importe quoi, mais qu'on lui dise quelque chose.
    Ailleurs, entretiens sur France Culture avec Jean-Louis Ezine, éd. Arléa
  • L'américain blanc en massacrant l'amérindien ne savait pas que c'était une partie de lui-même qu'il détruisait.
  • Il y a des jours qui ne sont pas comme les autres, les jours de fête, et c'est un peu pour ces jours-là qu'on vit, qu'on attend, qu'on espère.
    Désert, éd. Gallimard
  • L'écrivain se veut témoin, alors qu'il n'est, la plupart du temps, qu'un simple voyeur.
  • Il faut continuer de regarder le monde avec humour, avec une chanson aux lèvres. Je ne suis pas obsédé par l'approche de la mort, mais j'ai l'impression que tant que j'aurai un crayon en main, je ne mourrai pas, je serai éternel…
    Boomerang, France Inter, 24 novembre 2020
  • Il y a des jours qui sont plus longs que les autres parce qu'on a faim.
    Désert, éd. Gallimard
  • Par le langage, l'homme s'est fait le plus solitaire des êtres du monde, puisqu'il s'est exclu du silence.
  • La route est longue, pour aller au bout du monde.
    Alma, éd. Gallimard
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