Hans Jonas (10 mai 1903 - 5 février 1993) est un historien et philosophe allemand, connu pour ses travaux en éthique, en philosophie de la technologie et en pensée gnostique. Il fuit l'Allemagne nazie en 1933, s'exile en Palestine, puis combat dans l'armée britannique durant la Seconde Guerre mondiale. Après 1945, il enseigne au Canada et aux États-Unis, notamment à la New School for Social Research. Son œuvre majeure, Le Principe Responsabilité (1979), pose une éthique du futur face aux dangers technologiques et écologiques. Jonas critique l'usage incontrôlé des sciences et appelle à une prudence morale. Spécialiste de la gnose, il publie La Gnose et l'esprit de l'Antiquité tardive (1954). Ses travaux influencent la bioéthique et la philosophie de l'environnement. Crédit photo : Regina Kühne
  • Il faut empêcher le pouvoir de l'homme de devenir une malédiction pour lui.
  • Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur terre.
    Le Principe Responsabilité, éd. Flammarion
  • La promesse de la technique moderne s'est inversée en menace.
    Le Principe Responsabilité, éd. Flammarion
  • […] le Principe Responsabilité oppose la tâche plus modeste que nous ordonnent la crainte et le respect : […] préserver pour l'homme l'intégrité de son monde et de son essence contre les abus de son pouvoir.
    Le Principe Responsabilité, éd. Flammarion
  • Si donc la nature inédite de notre agir réclame une éthique de la responsabilité à long terme, commensurable à la portée de notre pouvoir, alors elle réclame également au nom même de cette responsabilité un nouveau type d'humilité – non pas une humilité de la petitesse, comme celle d'autrefois, mais l'humilité qu'exige la grandeur excessive de notre pouvoir de faire sur notre pouvoir de prévoir et sur notre pouvoir d'évaluer et de juger.
    Le Principe Responsabilité, éd. Flammarion
  • L'exploitation abusive de la nature par les hommes, et en particulier par ceux de la société industrielle occidentale, a dégénéré en habitudes de vie.
    Une éthique pour la nature, éd. Flammarion
  • La planète est surpeuplée, nous nous sommes trop étendus, nous avons pénétré trop profondément l'ordre des choses. […] Ne sommes-nous pas désormais appelés à une sorte d'obligation radicalement nouvelle, à quelque chose qui n'existait pas autrefois, à savoir à assumer notre responsabilité à l'égard des générations à venir et de l'état de la nature sur terre ?
    Une éthique pour la nature, éd. Flammarion
  • Paradoxalement, l'espoir réside à mes yeux dans l'éducation par l'intermédiaire des catastrophes.
    Une éthique pour la nature, éd. Flammarion
  • S'imposer des limites est la première obligation de toute liberté, la condition même de son existence, car c'est seulement ainsi qu'une société […] est possible.
    Une éthique pour la nature, éd. Flammarion
  • […] pour assurer la protection des droits fondamentaux de l'individu par le droit constitutionnel, une protection par le droit constitutionnel des obligations fondamentales de l'ensemble de la communauté à l'égard de l'avenir s'avère-t-elle nécessaire.
    Une éthique pour la nature, éd. Flammarion
  • Nulle éthique traditionnelle ne nous instruit sur les normes du "bien" et du "mal" auxquelles doivent être soumises les modalités entièrement nouvelles du pouvoir et de ses créations possibles.
    Le Principe Responsabilité, éd. Flammarion
  • La prophétie de malheur est faite pour éviter qu'elle se réalise ; et se gausser ultérieurement d'éventuels sonneurs d'alarme en leur rappelant que le pire ne s'est pas réalisé serait le comble de l'injustice : il se peut que leur impair soit leur mérite.
    Le Principe Responsabilité, éd. Flammarion
  • Qui n'est pas directement menacé ne se décide pas à réformer radicalement son mode de vie. En revanche, dès que la menace se fait pressante, il en va autrement, tant sur le plan individuel que collectif. On ne prend la fuite que lorsque l'éruption volcanique s'est déjà déclenchée.
    Une éthique pour la nature, éd. Flammarion