Gilbert Simondon (2 octobre 1924 - 7 février 1989) est un philosophe français. Agrégé de philosophie en 1948, il présente en 1958 une thèse importante divisée en deux parties : L'Individuation à travers les concepts de forme et d'information et Du mode d'existence des objets techniques. Dans cette thèse, il élabore une théorie de l'individuation qui affirme que les êtres, qu'ils soient vivants ou techniques, ne sont jamais complètement accomplis mais en constante évolution. Il réévalue également la relation entre l'humain et la technique, prônant une approche qui privilégie la compréhension des objets techniques plutôt que leur simple utilisation. Enseignant à la Sorbonne puis à l'Université de Poitiers, son influence a crû après sa disparition, notamment grâce aux recherches de Gilles Deleuze et Bernard Stiegler.
  • Genre : Homme
  • Nationalité : Française
  • Profession : Philosophe
  • Date de naissance : 2 octobre 1924
  • Date de décès : 7 février 1989
  • Ce qui réside dans les machines, c'est de la réalité humaine, du geste humain fixé et cristallisé en structures qui fonctionnent.
    Du Mode d'existence des objets techniques, éd. Aubier
  • La plus forte cause d'aliénation dans le monde contemporain réside dans cette méconnaissance de la machine, qui n'est pas une aliénation causée par la machine, mais par la non-connaissance de sa nature et de son essence [...]
    Du Mode d'existence des objets techniques, éd. Aubier
  • Loin d'être le surveillant d'une troupe d'esclaves, l'homme est l'organisateur permanent d'une société des objets techniques qui ont besoin de lui comme les musiciens ont besoin du chef d'orchestre.
    Du Mode d'existence des objets techniques, éd. Aubier
  • Un contenu introduit dans la mémoire humaine va se poser et prendre forme sur les contenus antérieurs : le vivant est ce en quoi l'a posteriori devient a priori ; la mémoire est la fonction par laquelle des a posteriori deviennent des a priori.
    Du Mode d'existence des objets techniques, éd. Aubier
  • L'objet technique n'est pas beau dans n'importe quelles circonstances et n'importe où ; il est beau quand il rencontre un lieu singulier et remarquable du monde; la ligne à haute tension est belle quand elle enjambe une vallée, la voiture, quand elle vire, le train, quand il part ou sort du tunnel. L'objet technique est beau quand il a rencontré un fond qui lui convient, dont il peut être la figure propre, c'est-à-dire quand il achève et exprime le monde. L'objet technique peut même être beau par rapport à un objet plus vaste qui lui sert de fond, d'univers en quelque sorte. L'antenne du radar est belle quand elle est vue du pont du navire, surmontant la plus haute superstructure; posée au sol, elle n'est plus qu'un cornet assez grossier, monté sur un pivot; elle était belle comme achèvement structural et fonctionnel de cet ensemble qu'est le navire, mais elle n'est pas belle en elle-même et sans référence à un univers. C'est pourquoi la découverte de la beauté des objets techniques ne peut être laissée à la seule perception : il faut que la fonction de l'objet technique soit comprise et pensée ; autrement dit, il faut une éducation technique pour que la beauté des objets techniques puisse apparaître comme insertion des schèmes techniques dans un univers, aux points-clefs de cet univers.
    Du Mode d'existence des objets techniques, éd. Aubier