Fanny Ardant, née le 22 mars 1949, est une actrice, réalisatrice, scénariste et metteuse en scène française. Elle débute sur scène dans les années 1970, mais c'est en 1981, avec La Femme d'à côté de François Truffaut, que sa carrière prend un tournant décisif. Ce rôle lui apporte une reconnaissance internationale, ainsi qu'une relation passionnée avec Truffaut. Au fil des décennies, Fanny Ardant collabore avec des réalisateurs de renom tels que Alain Resnais, Claude Lelouch, Agnès Varda ou encore Jean Becker, se construisant une filmographie éclectique qui mêle drames, comédies et films d'auteur. Ses performances lui valent plusieurs récompenses, notamment un César de la meilleure actrice pour Pédale douce en 1997. Fanny Ardant a également joué dans de nombreuses pièces théâtrales. Crédit photo : Georges Biard
  • La vie serait plus douce si on se levait plus tard parce que les soirées seraient plus longues.
  • La mélancolie est un état qui permet de convoquer les êtres qu'on a aimés. À l'intérieur de moi, il y a des chambres fermées que je peux ouvrir quand je veux. Je n'ai pas peur du chagrin ou de la mélancolie. Je n'aime pas cette injonction « Il faut aller de l'avant ». Non ! Ça ne veut rien dire. On y va de toute façon.
  • On ne se méfie jamais assez des êtres qui semblent tout accepter, tout supporter en silence et parfois même en souriant. Leur soumission parait sans limite, leur tolérance inépuisable, puis un jour ils quittent le jeu, tournent les talons, claquent une porte, et c'est définitif. On ne peut plus rien pour les retenir. Intérieurement, ils ont fait tout le chemin, bloqué les comptes, ils ne sont presque déjà plus là quand ils annoncent qu'ils vont partir.
    Allons voir plus loin, veux-tu
  • Je rêve de musées comme des librairies où l'entrée serait libre, où l'on pourrait venir à n'importe quelle heure regarder une seule œuvre, sans file d'attente, sans passe, sans flèches, et se dire « je reviendrai demain ».
    La Gazette Drouot n° 3, 21 janvier 2022
  • J'ai beaucoup de mal à définir ce qu'est un homme, une femme, en dehors du sexe même. Je ne vois pas de caractéristiques communes aux uns ou aux autres. Le féminin ne tient qu'à l'aspect extérieur : une tenue, une coiffure, des talons. Ce n'est qu'une question d'enveloppe. Je n'ai jamais été une adepte du féminisme et n'ai jamais ressenti le besoin de me défendre en tant que femme. Pour moi, un combat qui réduit les gens à un dénominateur commun a quelque chose de caricatural. Je me méfie des catégories. Qu'est-ce qui nous définit ? Notre sexe ? Notre métier ? Notre couleur ? Notre nationalité ? Non. C'est bien plus complexe que ça. La richesse des êtres humains tient à leur dualité, à leurs contradictions. J'aime franchir les lignes, brouiller les rangs, faire se télescoper les extrêmes.
    Entretien avec Fanny Ardant, Nedjma Van Egmond, Le Parisien Magazine, 28 juillet 2017
  • Pour moi, il n'y a pas de liberté sans combat. J'ai toujours pensé que tout ce qu'on a sans se battre n'est pas intéressant. Pour moi, la liberté, ça s'arrache, ça ne se donne pas. Ce n'est pas de tout repos. Mais la révolte, c'est fondateur. Elle doit commencer dès l'enfance, dès l'école, où il faut comprendre que les règles, l'autorité et les lois peuvent être mises en discussion. Parce que se révolter signifie penser, être clairvoyants, voir plus loin. Il y a dans la révolte comme un feu d'artifice : le droit à l'indignation, le refus de se conformer.
  • J'ai toujours pensé que la mort, ce n'était pas si grave. Ce qui était grave, c'était l'antichambre de la mort : la vieillesse. Et puisque c'est inéluctable, il ne faut pas se battre contre. Il faut épouser la vague, et se dire mektoub !
  • Il y a quelque chose de très tragique dans la vieillesse. Aux yeux des jeunes, c'est même un naufrage. Mais c'est intéressant de s'y plonger. Moi, je veux y entrer en me disant : Voilà. Tu le sais depuis que tu as 15 ans ! Tu ne vas pas faire l'étonnée maintenant ! Je veux vivre ma vieillesse avec intelligence et dignité, car je déteste l'idée de me sentir une victime.
  • Je me suis toujours dit que la vieillesse, il fallait la préparer. Comme on prépare un lit. C'est pour cela qu'il est si important d'aimer lire, d'aimer la conversation, d'apprendre un instrument de musique. C'est comme s'il fallait se préparer à rester tout seul. Les livres m'ont toujours beaucoup aidée à vivre.