• Plus les hommes s'éloignent de Dieu, plus ils avancent dans la connaissance des religions.
    De l'inconvénient d'être né, éd. Gallimard
  • Je n'ai jamais été attiré par des esprits confinés dans une seule forme de culture. Ne pas s'enraciner, n'appartenir à aucune communauté, - telle a été et telle est ma devise. Tourné vers d'autres horizons, j'ai toujours cherché à savoir ce qui se passait ailleurs.
  • On ne devrait écrire des livres que pour y dire des choses qu'on n'oserait confier à personne.
    De l'inconvénient d'être né, éd. Gallimard
  • Ne nous suicidons pas tout de suite il reste encore quelqu'un à décevoir.
  • Il n'y a de pensées que dans la nuit. Là, elles ont une précision mystérieuse et un laconisme troublant ; les pensées dans la nuit sont des pensées sans appel.
  • J'aimerais tout oublier et me réveiller face à la lumière d'avant les instants.
  • On ne réfléchit que parce qu'on se dérobe à l'acte. Penser, c'est être en retrait.
    Cahiers 1957-1972, éd. Gallimard
  • Il y a en moi une nostalgie après une chose qui n'existe pas dans la vie et même pas dans la mort, un désir que rien dans ce monde ne peut accomplir, sauf la musique, dans ces moments où elle évoque les larmes d'un autre monde.
    Cahiers, 1957-1972
  • Toute impression profonde est voluptueuse ou funèbre, ou les deux à la fois.
    De l'inconvénient d'être né, éd. Gallimard
  • Celui qui parle au nom des autres est toujours un imposteur. Politiques, réformateurs et tous ceux qui se réclament d'un prétexte collectif sont des tricheurs.
    Précis de décomposition (1949)
  • La pâleur montre jusqu'où le corps peut comprendre l'âme.
  • Avec un peu d'empressement, nous aurions pu rendre Dieu plus heureux. Mais nous l'avons abandonné, et il est maintenant plus seul qu'avant le commencement du monde.
    Des larmes et des saints
  • Toute existence qui ne recèle pas une grande folie reste dépourvue de valeur. En quoi une telle existence se distinguerait-elle de celle d'une pierre, d'un bout de bois ou d'une mauvaise herbe ?
  • Je ne lutte pas contre le monde, je lutte contre une force plus grande, contre ma fatigue du monde .
  • Tout attachement est finalement un printemps de douleur. Heureux, mille fois celui qui peut s'échapper. Le solitaire ne regrette personne et personne ne le regrette. Ceux qui ne veulent pas souffrir, ceux qui craignent le chagrin doivent se détacher des êtres.
    Cahiers 1957-1972