• Si l'on n'avait pas d'âme, la musique l'aurait créée.
  • Un patrimoine bien à nous : les heures où nous n'avons rien fait... Ce sont elles qui nous forment, qui nous individualisent, qui nous rendent dissemblables.
  • Ma mission est de tuer le temps et la sienne est de me tuer à son tour. On est tout à fait à l'aise entre assassins.
  • On cesse d'être jeune au moment où l'on ne choisit plus ses ennemis, où l'on se contente de ceux qu'on a sous la main.
    Syllogismes de l'amertume, éd. Gallimard
  • Sur le plan spirituel, toute douleur est une chance ; sur le plan spirituel seulement.
  • Je crois avoir été hyperconscient durant toute ma vie et c'est cela qui en fait la tragédie.
  • Toute forme de hâte, même vers le bien, traduit quelque dérangement mental.
    De l'inconvénient d'être né, éd. Gallimard
  • Nous ne sommes nous-mêmes que par la somme de nos échecs.
  • Il n'y a pas un tableau au monde devant lequel tu peux sentir que le monde aurait pu commencer avec toi ; mais il existe des finales de symphonies qui t'ont souvent poussé à te demander si tu n'étais pas le commencement et la fin.
    Le livre des leurres (1936)
  • La profondeur d'une pensée est fonction du risque que l'on y court.
    Le livre des leurres
  • La source du malheur dans l'amour est la peur d'être aimé.
    Le Crépuscule des Pensées (1940)
  • Je ne voudrais pas perdre ma raison. Mais il y a tant de vulgarité à la garder !
  • Le scepticisme est une attitude éminemment philosophique, mais paradoxalement il n'est pas le résultat d'une démarche, il est inné. En effet, on naît sceptique. Ce qui n'empêche pas des manifestations superficielles d'enthousiasme.
  • Je considère que pour moi un écrivain n'existe que si on le relit. Quand je dis que j'aime quelqu'un ou que je l'ai lu, ça veut dire que je l'ai relu. Plusieurs fois. Avoir lu un livre une seule fois ne signifie rien.
  • Quelle malédiction a frappé l'Occident pour qu'au terme de son essor il ne produise que ces hommes d'affaires, ces épiciers, ces combinards aux regards nuls et aux sourires atrophiés, que l'on rencontre partout, en Italie comme en France, en Angleterre de même qu'en Allemagne ? Est-ce à cette vermine que devait aboutir une civilisation aussi délicate, aussi complexe ? Peut-être fallait-il en passer par là, par l'abjection, pour pouvoir imaginer un autre genre d'hommes.
    Histoire et Utopie (1960)