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La seule satisfaction, peut-être, que nous pouvons trouver dans l'existence est d'avoir le sentiment que nous parvenons à comprendre des phénomènes qui, auparavant, nous demeuraient inintelligibles.
La seule satisfaction, peut-être, que nous pouvons trouver dans l'existence est d'avoir le sentiment que nous parvenons à comprendre des phénomènes qui, auparavant, nous demeuraient inintelligibles.Les Grands entretiens du Monde, mai 1994
Le propre du langage est d'être un système de signes sans rapport matériel avec ce qu'ils ont pour mission de signifier.
Plus le savoir progresse, plus il comprend pourquoi il ne peut aboutir.Les Grands entretiens du Monde, mai 1994
Les « sciences humaines » ne sont des sciences que par une flatteuse imposture. Elles se heurtent à une limite infranchissable, car les réalités qu'elles aspirent à connaître sont du même ordre de complexité que les moyens intellectuels qu'elles mettent en oeuvre.Les Grands entretiens du Monde, mai 1994
Le monde a commencé sans l'homme et s'achèvera sans lui.
Le savant n'est pas l'homme qui fournit de vraies réponses ; c'est celui qui pose les vraies questions.
Chaque progrès donne un nouvel espoir, suspendu à la solution d'une nouvelle difficulté. Le dossier n'est jamais clos.Le Cru et le Cuit, éd. Plon
Le barbare, c'est d'abord l'homme qui croit à la barbarie.Race et histoire, Ed. Folio
L'intelligence est la faculté à l'aide de laquelle nous comprenons finalement que tout est incompréhensible.
Le monde de l'homme est le monde de la culture et celle-ci s'oppose à la nature avec la même rigueur, quel que soit le niveau des civilisations considérées.
Chercher à comprendre, c'est le seul moyen de moins s'ennuyer dans l'existence. C'est la meilleure, peut-être notre seule justification.
[...] Aucune société n'est parfaite. Toutes comportent par nature une impureté incompatible avec les normes qu'elles proclament et qui se traduit concrètement par une certaine dose d'injustice, d'insensibilité, de cruauté. Comment évaluer cette dose ? L'enquête ethnographique y parvient. Car s'il est vrai que la comparaison d'un petit nombre de sociétés les fait apparaître très différentes entre elles, ces différences s'atténuent quand le champ d'investigation s'élargit. On découvre alors qu'aucune société n'est foncièrement bonne ; mais aucune n'est absolument mauvaise ; toutes offrent certains avantages à leurs membres, compte tenu d'un résidu d'iniquité dont l'importance paraît approximativement constante et qui correspond peut-être à un inertie spécifique qui s'oppose, sur le plan de la vie sociale, aux efforts d'organisation.Tristes tropiques, éd. Plon
Si le but dernier de l'anthropologie est de contribuer à une meilleure connaissance de la pensée objectivée et de ses mécanismes, cela revient finalement au même que, dans ce livre, la pensée des indigènes sud-américains prenne forme sous l'opération de la mienne, ou la mienne sous l'opération de la leur. Ce qui importe, c'est que l'esprit humain, sans égard pour l'identité de ses messagers occasionnels, y manifeste une structure de mieux en mieux intelligible à mesure que progresse la démarche doublement réflexive de deux pensées agissant l'une sur l'autre et dont, ici l'une, là l'autre, peur être la mêche ou l'étincelle du rapprochement desquelles jaillira leur commune illumination.Le Cru et le Cuit, éd. Plon
Jamais mieux qu'au terme des quatres derniers siècles de son histoire l'homme occidental ne put-il comprendre qu'en s'arrogeant le droit de séparer radicalement l'humanité de l'animalité, en accordant à l'une tout ce qu'il retirait à l'autre, il ouvrait un cycle maudit, et que la même frontière constamment reculée servirait à écarter des hommes d'autres hommes.
Rien ne ressemble plus à la pensée mystique que l'idéologie politique.