André Gorz, de son vrai nom Gerhart Hirsch (9 février 1923 - 22 septembre 2007) est un philosophe et journaliste français. Influencé par Jean-Paul Sartre et la phénoménologie, André Gorz développe une pensée critique du capitalisme et du travail salarié. Il est considéré comme l'un des pionniers de l'écologie politique en France. Ses ouvrages majeurs incluent "Le Traître" (1958), "Écologie et Politique" (1975), et "Métamorphoses du travail" (1988). Il y explore des thèmes comme l'aliénation, l'autonomie individuelle, et la nécessité d'une transformation radicale de la société. Cofondateur du Nouvel Observateur en 1964, André Gorz y contribue régulièrement sous le nom de Michel Bosquet. Ses écrits influencent considérablement la gauche française et les mouvements écologistes.
  • Il est impossible d'éviter une catastrophe climatique sans rompre radicalement avec les méthodes et la logique économique qui y mènent depuis cent cinquante ans. […] La décroissance est donc un impératif de survie. Mais elle suppose une autre économie, un autre style de vie, une autre civilisation, d'autres rapports sociaux.
    Ecologica, éd. Galilée
  • La passion amoureuse est une manière d'entrer en résonance avec l'autre, corps et âme, et avec lui ou elle seuls. Nous sommes en deçà et au-delà de la philosophie.
    Lettre à D : Histoire d'un amour, éd. Gallimard
  • La consommation perd sa finalité première qui est de répondre à un besoin. On consomme parce que les autres consomment.
  • Il faut que le travail perde sa centralité dans la conscience, dans la pensée, l'imagination de tous : il faut apprendre à porter sur lui un regard différent ; ne plus le penser comme ce qu'on a ou n'a pas mais comme ce que nous faisons.
    Misères du présent, richesse du possible, éd. Galilée
  • J'ai eu beaucoup de difficulté avec l'amour, car il est impossible d'expliquer philosophiquement pourquoi on aime et veut être aimé par telle personne précise à l'exclusion de toute autre.
  • Nous savons que, depuis cent cinquante ans, les sociétés industrialisantes vivent du pillage accéléré de stocks dont la constitution a demandé des dizaines de millions d'années et que, jusqu'à ces tout derniers temps, les économistes, qu'ils fussent classiques ou marxistes, ont rejeté comme « régressives » ou comme « réactionnaires » les questions concernant l'avenir à très long terme : celui de la planète, celui de la biosphère, celui des civilisations.
    Écologie et politique, éd. du Seuil
  • L'utopie ne consiste pas, aujourd'hui, à préconiser le bien-être par la décroissance et la subversion de l'actuel mode de vie ; l'utopie consiste à croire que la croissance de la production sociale peut encore apporter le mieux-être, et qu'elle est matériellement possible.
    Écologie et politique, éd. du Seuil
  • La pauvreté ne disparaîtra que si disparaît l'inégalité des pouvoirs et des droits qui en est la source principale. En effet, la différenciation par la consommation n'est souvent que le moyen d'affirmer la hiérarchie sociale. A la limite, son seul et unique but est de constituer les autres en pauvres sans rien accaparer qui soit désirable en lui même. C'est le cas, par exemple, de la consommation de bijoux précieux ou d'articles de haute mode. Ces consommations distinctives ne procurent même plus une jouissance, un pouvoir ou un confort : elles manifestent simplement le pouvoir d'accéder à des choses qui ne sont pas à la portée de tous. la seule fonction de ces choses est de rendre l'inégalité sociale tangible.
    Écologie et politique, éd. du Seuil
  • Le temps de la vie n'a plus à être géré en fonction du temps de travail ; c'est le travail qui doit trouver sa place, subordonnée, dans un projet de vie.
    Métamorphoses du travail, quête du sens, éd. Galilée
  • La décroissance est donc un impératif de survie. Mais elle suppose une autre économie, un autre style de vie, une autre civilisation, d’autres rapports sociaux. [..] La sortie du capitalisme aura donc lieu d'une façon ou d'une autre, civilisée ou barbare. La question porte seulement sur la forme qu’elle va prendre et la cadence à laquelle elle va s’opérer.
    Écologica, éd. Galilée
  • [...] la civilisation capitaliste [...] va inexorablement vers son effondrement catastrophique ; il n'est plus besoin d'une classe révolutionnaire pour abattre le capitalisme, il creuse sa propre tombe et celle de la civilisation industrielle dans son ensemble.
    Capitalisme, socialisme, écologie, éd. Galilée
  • Nous pouvons vivre mieux en produisant moins.
    Critique de la division du travail, éd. du Seuil
  • L'emploi du temps n'est plus le temps de l'emploi.
    Libération, 25 septembre 1997