• Je comprends alors pourquoi les doctrines qui m'expliquent tout m'affaiblissent en même temps. Elles me déchargent du poids de ma propre vie et il faut bien pourtant que je le porte seul.
    Le Mythe de Sisyphe, éd. Gallimard
  • Je continue à croire que ce monde n'a pas de sens supérieur. Mais je sais que quelque chose en lui a du sens, et c'est l'homme, parce qu'il est le seul être à exiger d'en avoir.
  • L'homme est cette force qui finit toujours par balancer les tyrans et les dieux.
    Lettres à un ami allemand
  • Commencer à penser, c'est commencer d'être miné.
    Le Mythe de Sisyphe, éd. Gallimard
  • La grandeur de l'homme est dans sa décision d'être plus fort que sa condition. Et si sa condition est injuste, il n'a qu'une façon de la surmonter, qui est d'être juste lui-même.
    Actuelles, I, éd. Gallimard
  • Aujourd'hui, personne ne parle plus, parce que le monde nous paraît mené par des forces aveugles et sourdes qui n'entendront pas les cris d'avertissements, ni les conseils, ni les supplications.
    Combat, 19 novembre 1946
  • Je dois m'occuper d'être heureux.
    L'État de siège
  • Parfois, au-delà des gratte-ciel, le cri d'un remorqueur vous surprend dans votre sommeil, et vous vous rappelez que ce désert de fer et de ciment est une île.
  • Être riche c'est avoir du temps pour être heureux quand on est digne de l'être.
  • Le terrorisme est un crime qu'on ne peut excuser.
    Actuelles III, Chroniques (1939-1958), éd. Gallimard
  • Le temps ne va pas vite quand on l'observe. Il se sent tenu à l'œil. Mais il profite de nos distractions. Peut-être y a-t-il même deux temps, celui qu'on observe et celui qui nous transforme.
  • Une législation trop sévère va à l'encontre de son propre but.
    Réflexions sur la peine capitale, éd. Gallimard
  • Les vrais artistes ne méprisent rien. Ils s'obligent à comprendre au lieu de juger.
  • Je voudrais pouvoir aimer mon pays tout en aimant la justice. Je ne veux pas pour lui de n'importe quelle grandeur, fût-ce celle du sang ou du mensonge. C'est faisant vivre la justice que je veux le faire vivre.
    Lettres à un ami allemand
  • Je n'ai jamais été heureux, je le sais, ni pacifié, que dans un métier digne de moi, un travail mené au milieu d'hommes que je puisse aimer. Je sais aussi que beaucoup, sur ce point, me ressemblent. Sans travail, toute vie pourrit. Mais sous un travail sans âme, la vie étouffe, et meurt. N'est-ce pas alors le véritable effort d'une nation de faire le plus possible que ses citoyens aient le riche sentiment de faire leur vrai métier, et d'être utiles à la place où ils sont ?
    L'Express (1955)