• La révolte n'est nullement une revendication de liberté totale. Au contraire, la révolte fait le procès de la liberté totale. Elle conteste justement le pouvoir illimité qui autorise un supérieur à violer la frontière interdite. Loin de revendiquer une indépendance générale, le révolté veut qu'il soit reconnu que la liberté a ses limites partout où se trouve un être humain [...]. Le révolté exige sans doute une certaine liberté pour lui-même; mais en aucun cas, s'il est conséquent, le droit de détruire l'être et la liberté d'un autre. Il n'humilie personne. La liberté qu'il réclame, il la revendique pour tous; celle qu'il refuse, il l'interdit à tous.
    L'Homme révolté, éd. Gallimard
  • Aimer un être, c'est accepter de vieillir avec lui.
    Caligula
  • S'il est une chose qu'on puisse désirer toujours et obtenir quelquefois, c'est la tendresse humaine.
    La Peste, éd. Gallimard
  • La tentation commune à toutes les intelligences : le cynisme.
    Les carnets I (mai 1935 - février 1942)
  • On croit difficilement aux fléaux lorsqu'ils vous tombent sur la tête.
    La Peste, ed. Gallimard
  • Le nombre de mauvais romans ne doit pas faire oublier la grandeur des meilleurs.
  • Plus la vie est exaltante et plus absurde est l'idée de la perdre.
    Le Mythe de Sisyphe, éd. Gallimard
  • La révolte est l'une des dimensions essentielles de l'homme.
    L'Homme révolté, éd. Gallimard
  • Nous ne pouvons affirmer l'innocence de personne, tandis que nous pouvons affirmer à coup sûr la culpabilité de tous. Chaque homme témoigne du crime de tous les autres, voilà ma foi et mon espérance.
    La Chute, éd. Gallimard
  • Ne marche pas devant moi, je ne suivrai peut-être pas. Ne marche pas derrière moi, je ne te guiderai peut-être pas. Marche juste à côté de moi et sois mon ami.
  • Il est plus facile de mourir de ses contradictions que de les vivre.
    La Chute, éd. Gallimard
  • Devant les perspectives terrifiantes qui s'ouvrent à l'humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d'être mené. Ce n'est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l'ordre de choisir définitivement entre l'enfer et la raison.
    Combat, éditorial du 8 août 1945
  • On se fatigue de la pitié quand la pitié est inutile.
    La Peste, éd. Gallimard
  • La force et la violence sont des dieux solitaires. Ils ne donnent rien au souvenir.
  • Notre monde n'a pas besoin d'âmes tièdes, il a besoin de cœurs brûlants.