Ernst Jünger (29 mars 1895 - 17 février 1998) est un écrivain allemand. Engagé comme volontaire en 1914, il participe à la Première Guerre mondiale et subit plusieurs blessures. Cette expérience donne naissance à son premier ouvrage important, Orages d'acier (1920), un récit de guerre qui le rend célèbre. Dans les années 1920 à 1930, il élabore une réflexion nationaliste et anti-démocratique, tout en restant éloigné du nazisme. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il occupe le poste d'officier d'état-major à Paris et multiplie les rencontres littéraires et artistiques : Sacha Guitry, Paul Morand, Jean Cocteau, Marcel Jouhandeau, Paul Léautaud. Après 1945, il s'oriente vers une création plus introspective, alliant essais philosophiques et récits. Esthète et entomologiste passionné, il développe une vision singulière du monde moderne, entre critique de la technique et recherche spirituelle.
  • Parole, esprit et liberté sont sous trois aspects une seule et même chose.
    Sur les falaises de marbre, éd. Gallimard
  • On reconnaît les grandes époques à ceci, que la puissance de l'esprit y est visible et son action partout présente.
    Sur les falaises de marbre, éd. Gallimard
  • L'ordre humain ressemble au Cosmos en ceci, que de temps en temps, pour renaître à neuf, il lui faut plonger dans la flamme.
    Sur les falaises de marbre, éd. Gallimard
  • Dans tous les cas, l'espoir mène plus loin que la crainte.
  • Peut-être distinguera-t-on à la fin de ce siècle deux classes d'hommes, les uns formés par la télévision, les autres par la lecture.
  • J'ai du mal à me représenter un jour sans lecture, et je me demande souvent si je n'ai pas au fond vécu en lecteur. Le monde des livres serait alors le monde authentique pour lequel le vécu ne représenterait que la confirmation espérée…
    Soixante-dix s'efface, IV, éd. Gallimard
  • « Que chacun arrange sa vie comme il veut », c'est ce qu'on entend souvent dire ; la vérité est bien plutôt que nul ne peut vivre à sa guise.
    Jeux africains, éd. Gallimard
  • Une pensée qui nous échappe ressemble au poisson qui se détache de l'hameçon. Nous ne devrions pas le pourchasser ; il continue à se nourrir dans les profondeurs pour nous revenir ensuite, plus lourd.
    Jardins et routes, éd. Christian Bourgois
  • C'est en effet un privilège de l'homme d'ignorer le futur. C'est un diamant dans le diadème de liberté qu'il porte en lui. S'il perdait cela, il deviendrait un automate dans un monde d'automates.
    Premier Journal parisien, éd. Christian Bourgois
  • Le monde [...] est comme un livre ; de ses feuillets innombrables, nous ne voyons que celui auquel il est ouvert.
    Héliopolis, éd. Christian Bourgois
  • La grandeur humaine doit être sans cesse reconquise. Elle triomphe lorsqu'elle repousse l'assaut de l'abjection dans le cœur de chaque homme. C'est là que se trouve la vraie substance de l'Histoire - dans la rencontre de l'homme avec lui-même, c'est-à-dire avec sa puissance divine.
    Traité du rebelle, éd. Christian Bourgois
  • Dès qu'il s'agit d'interdire, tous les peuples sont polyglottes.
    Soixante-dix s'efface, I, éd. Gallimard
  • Le temps passé à méditer a plus d'importance que le travail accompli.
    Soixante-dix s'efface, I, éd. Gallimard
  • Ne pas prendre le présent trop au sérieux, c'est pour moi un besoin existentiel.
    Soixante-dix s'efface, III, éd. Gallimard
  • Notre protection de la nature est insuffisante, parce que mercantile et abstraite.
    Soixante-dix s'efface, III, éd. Gallimard